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Comment Thabo Mbeki s'est trompé concernant la République Démocratique du Congo

Updated: Apr 22




Dans un excellent article de 2011 intitulé What the world got wrong in Côte d'Ivoire (Comment le monde s’est trompé concernant la Côte d'Ivoire), Thabo Mbeki a analysé les schémas de violence sur le terrain dans ce pays d'Afrique de l'Ouest et a mis en évidence les principaux acteurs qui ont provoqué la crise. Il avait également été personnellement impliqué en tant que médiateur et disposait donc d'un point de vue privilégié sur les événements Ivoiriens. Malheureusement, personne n'a écouté Mbeki et un procès falsifié, qui a duré près d'une décennie, a eu lieu à la Cour pénale internationale, contre l'un des principaux panafricanistes contemporains de l'Afrique, l'ancien président de la Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo. Bien que Gbagbo ait finalement été acquitté, le pays se trouve aujourd'hui dans une situation désastreuse, sans vision claire pour l'avenir et avec une opposition brisée vivant sous la dictature d'Alassane Ouattara.


Pourquoi Mbeki ne devient-il pas, au moins, le fer de lance d'un mouvement pour la fermeture de ce tribunal pénal enclin au lawfare (l’instrumentalisation du droit) qui a causé tant de ravages, détruisant les aspirations démocratiques de la Côte d'Ivoire, la plus grande économie d'Afrique de l'Ouest, comme s'il s'agissait d'un simple détail que l'on peut ignorer et non d'un dangereux outil majeur du néocolonialisme occidental, qui peut apporter, comme dans ce cas, la destruction pour des décennies à venir, ses actions juridiques légitimant un changement de régime soutenu par l'étranger ?


Il est d'autant plus surprenant que Thabo Mbeki, lors d'une récente conférence donnée le 14 mars 2024 à l'African School of Public and International Affairs, ait tout faux sur l'histoire récente de la République démocratique du Congo : un génocide qui dure depuis 28 ans et une guerre d'agression internationale sont réduits par Mbeki à une simple querelle sur une question d'identité. Il ne mentionne pas les souffrances humaines inimaginables causées par cette guerre et cette occupation qui, depuis 1996, ont tué plus de 12 millions de civils congolais, déplacé 7 millions de personnes, tué jusqu'à un million de réfugiés hutus et violé 500 000 femmes. Mbeki omet également le mot génocide que tas de rapports ont dénoncé au fil des décennies.


Mbeki s'appuie sur deux arguments principaux du Rwanda (et de ses soutiens américains et occidentaux) pour expliquer la raison de leur invasion et de leur occupation du Congo en 1996 et de leur occupation de l'est du Congo jusqu'à ce jour. Mbeki prétend à tort que lorsque les frontières coloniales ont été tracées pour le Congo, elles incluaient des populations rwandophones, connues aujourd'hui sous le nom de Banyamulenge. Cette affirmation est historiquement fausse, car aucun récit historique colonial ou document d'archives ne mentionne une population rwandophone vivant dans l'est du Congo. Le terme Banyamulenge est apparu pour la première fois en 1977.

Dans un livre récent du chercheur et historien Charles Onana, Holocauste au Congo, l'omertà de la communauté internationale, un chapitre est consacré à la fabrication du terme Banyamulenge, et à la façon dont il a soudainement pris le sens de "groupe ethnique tutsi congolais". Il y a plus de 400 tribus ethniques au Congo et elles sont identifiées par leur langue et leur système traditionnel de chefferie et jamais par le lieu. Banyamulenge signifie plutôt "réfugiés rwandais vivant près de la colline Mulenge", dans les camps mis en place pour les réfugiés tutsis qui ont fui le Rwanda en 1959.


Mbeki accuse également Mobutu Sese Seko de ne pas avoir protégé cette population Banyamulenge, ce qui est également historiquement faux. De nombreux Rwandais avaient immigré au Congo, certains à l'époque coloniale de 1900 à 1930, d'autres après la révolution sociale rwandaise de 1959. Bien qu'ils aient mené des révoltes en 1964-65 sur le territoire congolais, ils ont obtenu la citoyenneté congolaise en 1971 en tant que groupe, ce qui a été modifié en 1980 pour accorder la citoyenneté sur une base individuelle. Holocauste au Congo, l'omertà de la communauté internationale révèle qu'une enquête parlementaire congolaise a examiné l'accusation de discrimination des Banyamulenge dès août 1994 et a conclu que la minorité tutsi réfugiée et migrante n'avait jamais été attaquée.

 L'autre argument principal utilisé par le Rwanda pour justifier son invasion du Congo (alors Zaïre) était qu'il y avait des génocidaires, des personnes qui avaient commis le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 et qui s'étaient réfugiées dans l'est du Congo, et qu'ils représentaient désormais une menace pour le nouveau régime de Kigali, dirigé par le Front patriotique rwandais (FPR).


Ceci est un problème car le récit dominant institutionnalisé des événements de 1990-94 au Rwanda a été démenti tout au long des trois dernières décennies par des comptes-rendus diplomatiques, militaires et historiques.  Un documentaire récent de la BBC a également soulevé des questions qui s'écartent du récit dominant.


Un génocide contre la population hutue majoritaire et un changement de régime soutenu par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Ouganda semblent avoir été à l'origine des massacres perpétrés au Rwanda en 1990-1994. Dans un ouvrage novateur publié en 2014, Rwanda 1994 : The Myth of the Akazu Genocide Conspiracy and its Consequences, qui prend en compte un large éventail d'acteurs impliqués dans les événements, le chercheur Barrie Collins jette un nouvel éclairage sur le rôle du FPR (Front patriotique rwandais), dirigé par les Tutsis, dans les tragédies de la région : "Une armée à base ethnique a détruit un processus de réforme qui avait abouti à la rédaction d'une constitution démocratique, a assassiné un chef d'État afin de provoquer un massacre de civils à une échelle grotesque pour son propre bénéfice politique - la mort d'un deuxième président étant un dommage collatéral - et a perpétré des massacres à grande échelle de civils rwandais et congolais.  Il a continué à organiser des escadrons de la mort contre ses opposants politiques, à gérer l'un des systèmes pénitentiaires les plus inhumains au monde et à jouir des atours du pouvoir d'État dans sa vingtième année... Le mythe de la conspiration du génocide de l'Akazu, universellement adopté, est un pilier idéologique crucial de la première tyrannie moralement constituée de l'Afrique".


Cela a signifié des années de guerre juridique contre la population majoritairement hutu du Rwanda. Dans un livre publié en 2010, The Politics of genocide, Edward S. Herman et David Peterson écrivent sur le Tribunal pénal international pour le Rwanda dans les procès d'Arusha : "Lors du témoignage au cours d'un important procès de quatre anciens officiers militaires hutus devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Des Forges a reconnu qu'en avril 1992 (c'est-à-dire vingt-quatre mois avant la mise en œuvre présumée du "génocide"), le "gouvernement en charge du Rwanda [était devenu] un gouvernement multipartite, comprenant des représentants tutsis, et c'est pour cette seule raison qu'il est impossible de conclure qu'il y a eu planification d'un génocide par ce gouvernement. Bien que Des Forges ait tenté de sauver le modèle de conspiration hutu, alléguant des plans de membres hutus individuels du gouvernement de coalition pour utiliser leurs "pouvoirs officiels" afin de mener à bien un génocide planifié à l'avance, ce modèle s'est désintégré lors du contre-interrogatoire."


Ils poursuivent : "En fait, ce que Kagame a renversé était un gouvernement de coalition multiethnique et de partage du pouvoir ; ce que Kagame a imposé était une dictature dominée par les Tutsis ; et ce que Kagame a transformé au Rwanda et dans toute l'Afrique centrale était un génocide roulant qui est toujours en cours - mais il est vrai qu'il est une "étoile" brillante dans le firmament occidental et dans son système de propagande. Selon Samantha Power, et conformément à cette même structure de mythe, "les États-Unis n'ont presque rien fait pour tenter d'arrêter [le génocide des Hutus]", mais se sont plutôt "tenus à l'écart" - "spectateurs du génocide". Mais cette affirmation est doublement fausse. Ce que les États-Unis et leurs alliés occidentaux (Grande-Bretagne, Canada et Belgique) ont réellement fait, c'est parrainer Kagame, formé par les États-Unis, soutenir son invasion du Rwanda depuis l'Ouganda et le nettoyage ethnique massif qui a précédé avril 1994, affaiblir l'État rwandais en provoquant une récession économique et la pénétration du FPR dans le gouvernement et dans tout le pays, puis faire pression pour le retrait complet des troupes de l'ONU parce qu'ils ne voulaient pas que les troupes de l'ONU fassent obstacle à la conquête du pays par Kagame, et tout ça malgré que les autorités hutues du Rwanda demandaient au contraire avec urgence l'envoi de troupes supplémentaires dans le pay. L'ancien secrétaire général des Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, souhaitait également augmenter les effectifs des Nations unies et s'est plaint amèrement, dans ses mémoires, de l'"obstruction" causée par l'administration Clinton : "Les efforts déployés par les États-Unis pour empêcher le déploiement effectif d'une force de l'ONU au Rwanda ont été couronnés de succès avec le soutien ferme de la Grande-Bretagne", écrit-il ; le Conseil de sécurité "a docilement suivi la ligne des États-Unis. . . ."


Edward S. Herman et David Peterson, dans Enduring Lies, The Rwandan genocide in the propaganda system 20 years later, ont souligné la mauvaise pratique journalistique de la version officielle actuelle des événements de la tragédie rwandaise, qui tend à "réciter les contre-vérités institutionnalisées comme parole d'évangile tout en accusant les critiques de cette version de négationisme du génocide."


En ce qui concerne le danger que représentent les réfugiés hutus vivant dans l'est du Congo, des rapports confidentiels de la CIA datant de 1994 soulignent que les réfugiés hutus ne représentent aucune menace pour le Rwanda. Plus tard, d'autres rapports confidentiels de l'Union européenne ont souligné que les FDLR, la bannière que certains réfugiés hutus ont adoptée en 2000 alors qu'ils étaient en exil au Congo, ne constituaient pas une menace réelle pour le Rwanda.


Le prétexte de l'invasion du Zaïre de Mobutu était de vider les camps de réfugiés qui abritaient 1,5 million de réfugiés, principalement hutus, qui avaient fui l'avancée du Front patriotique rwandais au Rwanda.


La réalité sur le terrain ressemblait plutôt à une agression : dès les 4 et 5 juin 1996, le Zaïre demande une réunion urgente du Conseil de sécurité des Nations unies à propos des incursions d'une force ougandaise à Bunagana, dans la province du Nord-Kivu ; des soldats rwandais ont attaqué un hôpital à Lemera, dans le Sud-Kivu, les 4 et 5 octobre 1996, tuant des patients et du personnel ; plusieurs ONG locales comme le Groupe Jérémie, l'archevêque de Bukavu Christophe Munzihirwa, ainsi que d'innombrables manifestants dénoncèrent une invasion rwandaise imminente.


Pourtant, le principal argument de Paul Kagame en 1996 (prétexte fallacieux qu'il utilise encore aujourd'hui), à savoir que ces réfugiés représentaient un danger pour son régime, a été utilisé pour justifier le bombardement des camps de réfugiés hutus, causant la mort de près d'un million de réfugiés hutus qui ont été pourchassés dans les forêts congolaises pendant des mois. En mettant en avant des arguments ethniques et sécuritaires, l'opération de changement de régime a été facilement négligée.


Le vice-président Paul Kagame et le président ougandais Yoweri Museveni ont décidé de créer un mouvement par procuration, l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (ADFL), et lui ont donné une façade congolaise en nommant Laurent Desirée Kabila à sa tête pour renverser Mobutu.


L'histoire diplomatique corrobore le soutien financier et logistique des Etats-Unis à l'ADFL, comme l'ont montré les remarques de l'ambassadeur américain Bill Richardson ou du directeur de l'ONG U.S. Committee for Refugees Roger Winter devant la commission des relations internationales de la Chambre des représentants en novembre et décembre 1997. À l'époque, les parlementaires américains ont remis en question le soutien des États-Unis à Kigali, alors que des rapports faisaient état de graves violations des droits de l'homme commises par l'APF, l'Armée patriotique rwandaise (APR), la force armée d'aile du FPR. Un article du Washington Post du 8 juillet 1997 cite Paul Kagame affirmant que les Rwandais ont guidé la révolte au Congo.


L'armée congolaise a également été rendue incapable de protéger la population du pays depuis que, à la suite des accords de Sun City en 2003, des combattants étrangers et souvent des criminels de guerre ont été intégrés dans l'armée nationale congolaise, les FARDC. Il en est résulté un problème d'"armée dans l'armée."


Dans son discours, Mbeki a déclaré que "les Maï Maï chassent les Banyamulenge". Aujourd'hui, un nouveau phénomène, les "wazalendo" - "patriotes" en kiswahili - ont remplacé les Maï Maï des années 1990. Pourtant, un rapport du 22 mai 2002 du Groupe d'experts sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse de la République démocratique du Congo (S/2002/565) décrit les Maï-Maï comme "un phénomène typiquement congolais qui ne doit pas être confondu avec les groupes armés étrangers explicitement mentionnés dans l'accord de cessez-le-feu de Lusaka. Le terme fait généralement référence à des combattants communautaires qui s'organisent pour défendre leur territoire local, y compris contre les armées étrangères et leurs alliés."  Mbeki inverse l'agresseur et l'agressé.


"Le Panel a récemment reçu des rapports selon lesquels divers groupes Maï-Maï ont adopté une stratégie consistant à attaquer les sites des activités minières contrôlées par le RCD-Goma ou l'APR, dans le but soit d'en prendre le contrôle, soit de les perturber et de les rendre moins rentables. Les lieux de quelques batailles récentes menées par des groupes Maï-Maï correspondent à de telles tactiques, comme les combats au Sud-Kivu à Shabunda (or et coltan ainsi que l'emplacement d'un aéroport) et Kitutu près de Kamituga (or et cassitérite ou coltan)", poursuit le rapport, révélant le rôle de l'exploitation des ressources naturelles dans l'alimentation de cette guerre ainsi que la position d'autodéfense adoptée par les Maï-Maï face à une armée étrangère envahissante.


Dès avril 2001, le rapport du groupe d'experts des Nations unies sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse de la République démocratique du Congo a examiné les processus par lesquels les ressources naturelles étaient physiquement exploitées par les forces d'occupation, principalement le Rwanda et l'Ouganda, en conjonction avec leurs homologues rebelles respectifs en République démocratique du Congo. Ces proxys, rebelles ex nihilio, sont des rebelles sans projet de société ni griefs fondés, mais plutôt une extension politico-militaire bien armée des soldats rwandais et ougandais sur le sol congolais. Les noms ont changé au cours des décennies : AFDL, RCD-Goma, CNPD, M23 et ADF.


Le rapport souligne que "dans le cas du Rwanda, les choses sont plus systémiques. Il existe des liens et des passerelles entre certaines entreprises clés, comme dans le cas de Tristar et BCDI et, surtout, la relation entre RPA, FPR, BCDI, Rwanda Metals, Grands Lacs Metals et Tristar. Le gouvernement du Rwanda a conclu des accords avec le RCD-Goma pour drainer les ressources de la République démocratique du Congo. Il existe un cas de prêts accordés par la BCDI au RCD pour payer des fournisseurs dont les activités sont liées à l'APR. Ce "pont financier" est statutaire ; en effet, les statuts du RCD reconnaissent indirectement le rôle du Rwanda dans la supervision des finances du mouvement et sa participation à la prise de décision et au contrôle/audit des finances."


Un article de Jeffrey Steinberg (EIR - Executive Intelligence Review) datant du 3 janvier 1997 et intitulé Le coeur des ténèbres de George Bush affirme que "depuis que le président ougandais Yoweri Museveni a lancé, au nom de Londres, le génocide de la majorité hutu au Rwanda, jusqu'à l'invasion en cours par les mêmes forces dirigées par Museveni dans l'est du Zaïre, l'Afrique centrale et la Corne de l'Afrique ont été transformées en un champ de la mort. Des "contre-gangs" locaux, parrainés par les Britanniques, ont été lâchés pour dépeupler une région qui possède les gisements de métaux précieux les plus riches du monde, tandis qu'une série de cartels des métaux du Club of the Isles, dont Barrick, s'apprêtent à tuer. Comme vous le lirez ci-dessous, l'invasion de l'est du Zaïre par les armées combinées du Rwanda et de l'Ouganda, qui a commencé en septembre 1996, a coïncidé avec les prises de métaux de Barrick et d'Anglo American dans la même région.(...) Barrick et Anglo American Corp., propriété de la famille sud-africaine Oppenheimer, sont à la pointe de la campagne du Club des Isles visant à recoloniser un continent africain gravement dépeuplé en démantelant les États-nations post-coloniaux, en commençant par le Zaïre. Le 27 novembre 1996, le journal français Le Monde a révélé que Barrick avait obtenu une concession pour la prospection de l'or au Zaïre."


D'autres allégations criminelles ont été corroborées par d'autres rapports du groupe d'experts des Nations unies sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse de la République démocratique du Congo. Dans son rapport d'octobre 2002, le groupe d'experts dresse une liste d'entreprises commerciales qu'il considère comme étant en violation des principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales :  12 des 85 entreprises sont basées en Afrique du Sud. ( et 10 d'entre elles sont actives dans le secteur des ressources naturelles ou de l'exploitation minière).

Quel contrôle l'Afrique du Sud exerce-t-elle aujourd'hui sur ses sociétés minières travaillant en République démocratique du Congo ?


D'innombrables rapports de l'ONU dénoncent le recrutement par le Rwanda d'enfants soldats et d'adultes rwandais pour les envoyer combattre dans ces milices supplétives au Congo. En 2012, il y a eu quelques réactions suivies d'une réduction de l'aide et de la coopération.  Au lieu de cela, aujourd'hui, bien qu'un récent rapport de l'ONU ait à nouveau souligné l'implication du Rwanda dans l'invasion du M23 et les crimes commis dans l'est du Congo, l'Union européenne détourne le regard et réalimente honteusement le Rwanda avec un fonds de 20 millions d'euros pour mener une guerre au Mozambique (la Commission européenne a déjà alloué 20 millions d'euros aux opérations des Forces de défense rwandaises à Cabo Delgado, au Mozambique, en décembre 2022), ainsi qu'avec le protocole d'accord du 19 février 2024 sur la chaîne de valeur des minerais bruts entre l'Union européenne et le Rwanda. Elle mentionne des partenariats couvrant le tantale, l'étain, le tungstène, l'or et le niobium, le lithium et les éléments de terre rare. De nombreux experts géologues affirment cependant qu'une grande partie de ces minerais exportés du Rwanda ont été pillés dans l'est du Congo. Une enquête internationale devrait au moins être lancée sur la production et l'exportation de ces minerais.


Je me demande simplement pourquoi Thabo Mbeki déroute les étudiants africains en présentant de faux arguments pour expliquer le génocide congolais, les mêmes arguments utilisés par l'un des États les plus totalitaires d'Afrique pour justifier ses crimes transfrontaliers. Cela dépasse l'entendement, surtout à la lumière de la récente dénonciation courageuse par l'Afrique du Sud du génocide palestinien devant la Cour internationale de justice.


Des éléments de preuve permettant d'accuser le Rwanda et ses bailleurs de fonds occidentaux de génocide existent en abondance, depuis le rapport Mapping de 2010, jusqu'aux rapports du groupe d'experts de l'ONU sur l'exploitation illégale des ressources naturelles, en passant par d'innombrables rapports de l'ONU, le Livre blanc sur les violations massives des droits de l'homme et des règles fondamentales du droit humanitaire international par les pays agresseurs (Ouganda, Rwanda, Burundi) couvrant la période du 2 août 1998 au 5 novembre 1998 ou le document d'octobre 2001 du Ministère des Droits de l'Homme La Guerre d'agression en République Démocratique du Congo, Trois ans de massacres et de génocide a "huit clos", qui parle d'un "statocide" qui s'attaque, au-delà des attributs de l'Etat, à ses fondements, à son existence même, à l'ensemble de ses éléments constitutifs: les pouvoirs publics (souveraineté, indépendance), le territoire et la population", pour n'en citer que quelques-uns parmi d'autres.


L'occultation délibérée de l'histoire congolaise est un crime vieux de plusieurs siècles. Au Congo, le récent génocide dure depuis 1996. Il est temps que l'Afrique du Sud rompe le silence.

 

Traduit de l’Anglais par Sergio Samba Ebona

 


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